abus de paresseuseries
... où comment je n'ai pas réussi à me contrôler chez Monoprix.
J'attendais la collection de Soledad pour Monop avec curiosité, mais sans plus.
Oui, j'adore le trait de Soledad, oui, j'adore Monoprix mais je ne suis pas une addict des associations "créateurs"/grandes enseignes.
J'ai toujours été déçue et à part la chemise noire Karl Lagerfeld pour H&M il y a de ça bien longtemps, je n'ai jamais récidivé et mis un seul peso dans ce genre d'association...
Le blingbling cheapos rose/vert/bleu brillant de MW pour H&M ? trés peu pour moi.
Les joggings moches de Stella Mc Cartney pour le même suédois ? yeurk !
La collection vulgos de la Madone ? N'en parlons pas !
Erotomachin pour Monop ? J'ai été archi déçue.
Bref, cette fois, c'est Soledad qui s'y colle et c'est pour Monop.
Donc, certes, Soledad n'est pas un grand créateur luxe mais une artiste dessinatrice (de grand talent) mais j'étais sceptique quant à la collection annoncée. D'autant que je n'avais pas spécialement été emballée par la forme et la matière des tish réalisés par des artistes pour le même Monop pour "sauver la planète".
Mercredi, je suis à Toulouse pour la journée, je rentre donc chez Monop, davantage pour trouver les sandales frangées bleues que pour voir cette collection.
Mais là, face à l'entrée, le coin lingerie... et la collection de Soledad.
Je tombe en arrêt. Non, mais vraiment.
J'aime, j'aime tout.
Au premier coup d'œil. Ces motifs, ces couleurs.
Mais aussi, au second (coup d'œil). Ces matières, ce nœud en ruban blanc pour fermer le pantalon, ce biais bleu fluo, ces petits boutons qui permettent de relever le bas du pantalon, la forme polochon du sac, sa doublure, ces petites trousses/pochettes de tailles juste parfaites. Tout, tout.
J'attrape tout. Je ne sais quoi choisir.
Je fais le tour du Monop pour chercher les sandales bleues frangées, la collection intégrale de Soledad à la main.
J'ai mal aux bras. Je trouve les sandales bleues.
Je les essaie. Je trouve la matière un peu trop cheapos à mon gout. Je les repose. La collection intégrale de Soledad pèse toujours lourdement sur mon petit bras. Pas question que je repose quoi que ce soit. D'autant que j'ai attrapé la dernière pochette à nuages et étoiles.
Je me mets dans un coin, j'observe mon bardas.
Franchement, cette collection, c'est tout ce que j'aime.
Des tout petits motifs que si tu regardes pas très bien, tu vois même pas si c'est des petites fleurs, des petits cœurs ou des petits éléphants.
Du 100% coton plus que doux.
Une étiquette qui t'explique que c'est la fibre Ecospun, "qui a déjà vécu une vie de bouteille en plastique", qui est utilisée pour fabriquer ces magnifiques petites trousses/pochettes et que la fibre Ecospun, et bien, "a été conçue en réponse aux inquiétudes des consommateurs comme moi (sic) qui choisissent des produits issus de matières recyclées afin de limiter les dégâts sur l'environnement" et que "grâce à mes choix écologiques, je contribue à la réduction des déchets rejetés et à la protection des ressources naturelles si précieuses !".
Moi, direct, je me sens trop impliquée et trop fière de faire un achat citoyen.
Puis, ça va peut être faire balance avec tous mes achats made in china fabriqués par des petits enfants et trimballés dans des avions qui polluent un max la planète pour être revendus dans de grandes enseignes de méchants capitalistes alors, je sors la CB.
Et je fais partir, en deux secondes, pour des trucs dont je n'ai aucune utilité l'équivalent du montant de la paire de Minelli qui me fait de l'œil depuis un petit moment mais que je trouve un-peu-chéro-pour-une-paire-de-sandales-à-que-je-vais-pouvoir-porter-deux-mois-par-an.
C'est là toute ma logique.
Mais je ne regrette pas.
Je les aime trop mes paresseuseries.